Protéger ses oreilles

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Service ORL - Centre de réglage des implants cochléaires ( CRIC)

Protéger ses oreilles

Lorsque les cellules sensorielles de l’oreille sont lésées, elles n’ont que quelques heures pour se « rétablir » ; si elles meurent, elles ne seront pas remplacées et souvent petit à petit, la zone de destruction des cellules sensorielles de la cochlée s’étend pour faire une cicatrice indélébile engendrant des acouphènes et une surdité de plus en plus gênante.

Quels sont les phénomènes extérieurs qui peuvent entamer notre capital auditif :

Les ototoxiques : il s’agit de substances chimiques qui vont altérer les cellules neurosensorielles.
Peu de médicaments sont incriminés. Certains antibiotiques très puissants peu utilisés et, une mutation génétique vient expliquer que certaines personnes soient plus sujettes que d’autres à une ototoxicité.
Plutôt que lister ces médicaments, nous vous conseillons de regarder les notices ou voir avec votre médecin si ceux que vous prenez, peuvent entraîner des troubles de l’audition.

Dans les causes connues de surdité, l’atteinte de l’oreille  du fait de traumatisme sonore est importante.

Le traumatisme sonore entraîne une atteinte des cellules auditives après exposition à des bruits forts pouvant être de façon occasionnelle voire unique (pétard, explosion,..), ou répétée (travail au marteau piqueur, écoute addictive à de la musique forte,..).

Depuis peu,  nous savons qu’une susceptibilité génétique prédispose à la détérioration de l’audition par les bruits forts. L’équipe du professeur Christine Petit a montré que les animaux vertébrés (des souriceaux), dont le gène codant pour la synthèse d’une protéine appelée Pejvakine est altéré, avaient des cellules sensorielles auditives avec une fragilité accrue aux sons forts (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092867415013379).
Nous ne serions donc pas tous égaux face à la toxicité due au bruit !

En attendant d’en savoir plus chez l’homme, protégeons nos oreilles !

Que pouvons-nous faire quand il y a des bruits forts ?
Il faut distinguer au moins deux grandes circonstances : l’exposition lors des loisirs et celle lors du travail.
Pour le bruit au travail, la médecine du travail a bien évolué ces dernières décennies du fait d’une législation contraignante.

On peut résumer les différentes exigences législatives avec  l’attribution de protections individuelles adaptées au risque et au poste de travail, une surveillance accrue du personnel exposé, voire l’éviction du travailleur du poste de travail incriminé….
Encore faut-il que les protections soient portées, les nuisances sonores identifiées par le médecin du travail…

Pour les traumatismes sonores lors des activités de loisir, il existe des réflexes simples à adopter et à faire adopter.
Devant le risque important de surdité pour certaines pratiques, les pouvoirs publics ont légiféré pour tenter d’endiguer les risques d’handicap auditif à long terme : loi anti bruit de décembre 1992. De nombreuses actions de prévention sont régulièrement proposées : Journée Nationale de l’Audition, Semaine du Son, actions de terrain à l’entrée des concerts,…
Il ne faut pas oublier que dans les activités de loisir, il y a certes l’écoute musicale mais aussi les activités avec utilisation de machines bruyantes telles que  bricolage, jardinage, chasse…

  • Limiter le volume
  • S’éloigner de la source sonore,
  • Limiter la durée d’exposition au bruit
  • Se soustraire à tout bruit pour faire un « repos sonore de ses oreilles », au moins un temps équivalent à l’exposition et jusque toute souffrance auditive (acouphènes, oreilles cotonneuses, perte d’audition, douleurs) ait disparu.
  • Porter des protections individuelles

Pour les protections individuelles, le choix est grand. On peut les classer selon leur type de port et selon leur mode d’action.

Que voulons-nous dire par type de port de protections individuelles?

1/ Les bouchons :
Il existe dans le commerce plusieurs sortes de bouchons (cire, mousse) que l’utilisateur va malaxer pour les façonner afin qu’ils obstruent dans le conduit auditif externe spontanément ou après expansion (photos 1 et 2).
D’autres bouchons sont appelés pré-moulés car ils sont en plastique souple qui va se déformer pour là aussi venir obstruer le conduit auditif externe photo 3).
Enfin, l’audioprothésiste peut confectionner des bouchons individuels sur mesure après avoir pris une empreinte du conduit auditif externe.

2/ Les casques:
Constitués  souvent de volumineuses coquilles venant recouvrir le pavillon de l’oreille, ils sont plus enveloppants, plus efficaces mais aussi plus visibles. Ils sont généralement réservés à un usage professionnel ou intensif.

Quel est leur mode d’action ?
1/ la protection est dite passive quand l’atténuation du niveau sonore est due à l’obstacle physique du matériau utilisé ente la source sonore et l’oreille (exemple : mousse dans conduit auditif externe, photo 2).

2/ certaines protections vont laisser certains sons, notamment la parole ou la musique, sans déformer ces sons et bloquer les sons trop forts (photo 3). Certains sont faits spécifiquement pour les musiciens.

3/ certains appareils vont être dits actifs car ils émettent un son venant supprimer le bruit nocif puisque le son ajouté est en opposition de phase avec le bruit nocif, ce qui suppose qu’il s’agit d’un bruit bien régulier

Ce qu’il faut retenir c’est que

  • Nos oreilles sont fragiles et les cellules qui font leur richesse sont irremplaçables,
  • Préservons notre capital auditif
  • Sinon, la meilleure protection est celle qui est portée tant que l’exposition dure
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