L’implant cochléaire

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Service ORL - Centre de réglage des implants cochléaires ( CRIC)

L’implant cochléaire

Sommaire

Différences et compatibilité avec les aides auditives

Une aide de correction auditive conventionnelle est dite «acoustique».  Elle amplifie les seuls sons que votre oreille peut encore percevoir. Dans les surdités très importantes, les fréquences qui restent sont de tonalité grave. L’amplification donne souvent trop d’importance aux bruits environnants sans pour autant aider suffisamment à la compréhension de la parole. Parfois aussi le fonctionnement de l’oreille est très altéré, de telle sorte que l’audition est à la fois désagréable et peu utile…
Dans le cas de l’implant cochléaire, c’est le nerf auditif qui est directement stimulé. L’implant cochléaire est une prothèse «électrique» qui reconstitue une audition sur toutes les fréquences. Ce sont les sons aigus nouvellement perçus qui sont en partie responsables de l’impression de son métallique.

De plus en plus de patients portent sur l’oreille non opérée une aide auditive. Nous les encourageons tout à fait dans ce sens. Le cerveau humain, qui est très performant, arrive en effet très bien à faire la synthèse des informations acoustiques fournies par l’aide auditive d’une part et des informations électriques données par l’implant d’autre part. Certains patients chez qui l’information acoustique n’est pas très utile préfèrent conserver leur aide auditive conventionnelle et les sonorités auxquelles ils sont habitués depuis longtemps ; d’autres, du fait de l’efficacité de l’implant cochléaire et de l’entraînement auditif, l’abandonnent après un temps variable. Depuis peu, des accords entre fabricants d’implant cochléaire et de prothèses conventionnelles permettent de piloter les 2 appareils avec une télécommande unique et d’utiliser des accessoires communs.

Les situations acoustiques difficiles

Dans les situations bruyantes (restaurant, discussions de groupe, fond sonore ou musical, etc.), même une personne normo-entendante est en général gênée. Avec l’implant, il est donc souvent difficile de suivre aisément les conversations à plusieurs.

L’usage du téléphone n’est pas toujours possible. Nous avons appris que les personnes implantées ont souvent plus une appréhension pour utiliser ou décrocher le téléphone que de réelles difficultés à s’en servir. Ce sera une des étapes du travail orthophonique que d’apprendre à utiliser le téléphone.

La télévision et la radio sont difficiles à suivre. Les constructeurs d’implant cochléaire travaillent tous à l’amélioration des stratégies de codage du son et à la fabrication d’accessoires qui permettront de mieux utiliser ces sources d’information sonores.

Pour s’adapter à ces situations, les processeurs actuels comportent en général un système réglant la sensibilité du microphone : cela correspond à la quantité de son que l’on fait «entrer» dans le processeur. On pourrait parler de sensation sonore plus ou moins forte. Mais en fait on devrait plutôt penser «entendre plus ou moins loin». Dans une ambiance calme, cela change peu si ce n’est pour mieux percevoir une horloge par exemple. Dans une ambiance bruyante, cette modification permet d’éviter d’être assourdi par le niveau sonore.

Quand le réglage de votre implant sera stabilisé, le régleur pourra éventuellement vous proposer de stocker plusieurs «programmes» différents dans le processeur que vous utiliserez en fonction des situations sonores (par exemple un programme pour utilisation dans les transports en commun, un programme pour se promener en forêt, etc.)